Octobre 2022, le ministère de l’Intérieur annonçait sa volonté de construire un centre de rétention administrative dans le département de Loire-Atlantique. Nos organisations associatives, syndicales et politiques se sont réunies pour s’y opposer.
Qu’est-ce qu’un centre de rétention administrative (CRA) ?
Un CRA est un lieu de privation de liberté. Le placement en rétention est une décision administrative, prise par le Préfet, permettant d’enfermer une personne de nationalité étrangère sans titre de séjour dans l’attente de son éloignement forcé du territoire.
En réalité, c’est une prison qui ne dit pas son nom. On y enferme des hommes et des femmes, qu’elles.ils soient « sans papiers » ou bien sortant d’une autre prison en attendant d’être expulsé.e.s. Les sortant.e.s de prison qui y sont enfermé.e.s exécutent une double peine pour le seul fait d’être étranger.e.s.
Jusqu’en janvier 2024, la loi permettait d’y enfermer des enfants. Cette situation est toujours d’actualité à Mayotte.
Des prisons pour étrangers aux conditions indignes
À onze reprises déjà, la France a été condamnée par la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) pour l’enfermement d’enfants dans les CRA, dont des nourrissons. De plus, les conditions d’enfermement sont largement décriées par tou.te.s : nourriture insuffisante, locaux insalubres et mal entretenus, impossibilité de mettre en place des mesures de distanciation lors de la pandémie de Covid.
De nouveaux CRA en France
D’ici 2027, le ministère de l’Intérieur souhaite doubler la capacité des centres de rétention administrative en France pour atteindre 3 000 places. Pour cela, la construction de CRA a été annoncée à Dijon, Oissel, Béziers, Aix-en-Provence, Goussainville, Nice, Olivet, Mérignac, Mayotte, Dunkerque et
Nantes.
Ce projet s’inscrit dans une stratégie politique qui surfe sur un climat sécuritaire et xénophobe croissant, déjà affirmé par la promulgation de la loi immigration.
Une coordination pour s’opposer à la construction du CRA en Loire-Atlantique
Rassemblant des organisations syndicales, associatives et politiques, notre coordination :
- s’oppose à la construction d’un Centre de Rétention Administratif en Loire-Atlantique ;
- refuse le principe même de l’enfermement administratif des personnes étrangères et revendique la fermeture de tous les CRA ;
- dénonce le traitement pénal discriminatoire réservé aux personnes étrangères qui n’ont pas obtenu de régularisation administrative, et la double peine que les personnes sortant de prison exécutent pour le simple fait d’être étrangères ;
- combat tous les racismes ;
- revendique la solidarité internationale entre les peuples.
Membres de la coordination COLERE Nantes
Syndicats : CGT 44 (Confédération Générale du Travail), FSU 44 (Fédération Syndicale Unitaire), SAF (Syndicat des Avocats de France), Union Syndicale Solidaires.
Associations : AFPS 44 (Association France Palestine Solidarité), ASSO Riverains & Amis de la Beaujoire (ARALB), ATTAC 44, AVEC [Nantes] (Association de Veille Écologiste et Citoyenne), Cimade Bretagne-Pays-de-Loire, DAL44 (Droit au Logement), GASPROM, L’Atelier de français de Nantes, L’Autre Cantine, LDH Nantes (Ligue des Droits de l’Homme), Les Amoureux au ban public Nantes, Les Bienveilleurs 44, MRAP Nantes (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples), Patron.ne.s Solidaires Nantes, Soutien exilés 44.
Organisations politiques : GDS (Gauche Démocratique et Sociale) & Ensemble!, La France Insoumise 44, Les Écologistes – EELV, Nantes en Commun, REV Pays de la Loire (Révolution Écologique pour le Vivant), UDB Loire-Atlantique (Union démocratique bretonne), UCL Nantes (Union Communiste Libertaire).