« À travers les observatoires constitués autour des CRA et différents collectifs, nous pouvons de plus affirmer que l’acharnement est de mise. Preuve en est, environ une personne sur trois sera finalement libérée par le juge. »
Le Gasprom est une association nantaise rattachée à la Fédération des Associations de Solidarité avec Tou-te-s les Immigré-e-s (FASTI) depuis 1970.
Féministe, anticapitaliste, et anticolonialiste, nous luttons pour l’égalité des droits entre les personnes étrangères et françaises, pour la liberté de circulation des personnes et pour l’ouverture des frontières.
Ici, pas de hiérarchie, on tente de s’organiser de manière horizontale.
L’association est animée par des militant·e·s bénévoles, pour et avec les personnes exilées.
Les responsabilités sont partagées et les décisions sont prises collectivement. Nous proposons chaque semaine à notre local au 24 rue Fouré à Nantes des permanences d’aides juridiques / administratives / accès aux droits santé (lundi 16h30-19h), des ateliers de français (mercredi 18h-20h et jeudi 14h30-17h30) ainsi qu’un temps d’accueil et d’information (jeudi 14h30-17h30). Nous proposons aussi, chaque mois, des réunions d’accueil pour les nouvelles·aux militant·e·s ainsi qu’un temps d’échange pour les travailleu·se·r·s immigré·e·s.
Nous éditons un bulletin bi-annuel, L’Interraï, réalisé par nos militant·e·s et sommes à l’initiative d’un événement, le Festival sans frontières, dont la dernière édition a eu lieu en décembre 2023.
À propos du CRA…
À Nantes comme ailleurs, le GASPROM et la FASTI refusent le principe même de l’enfermement administratif. L’universitaire Olivier Le Cour Grandmaison, spécialiste de la question coloniale, définit la rétention comme un « mode de gestion institutionnalisé et extrajudiciaire […] dont les origines sont coloniales ». Au seul motif que des hommes et des femmes n’ont pas le bon papier, les voilà parqué·e·s, enfermé·e·s, traité·e·s en criminel·le·s. Cet emprisonnement en dehors d’une condamnation pénale est un des aspects les plus pernicieux de la rétention. En effet, l’État en enfermant ces personnes les désigne comme dangereuses pour la société.
La pratique de l’enfermement administratif héritée du Code de l’indigénat a été légalisée en 1981.
Depuis, la durée de l’enfermement, ses lieux, le nombre de personnes concernées, n’ont fait qu’augmenter. En 2022, 43 565 personnes ont été enfermées.
À travers les observatoires constitués autour des CRA et différents collectifs, nous pouvons de plus affirmer que l’acharnement est de mise. Preuve en est, environ une personne sur trois sera finalement libérée par le juge. Alors même qu’en la matière, les pouvoirs du juge sont largement amputés par le législateur, et les juges trop souvent soumis à l’exécutif. Ce chiffre des libérations pourrait sans aucun doute être plus élevé, si l’accès aux droits était effectif dans ces lieux de rétention. De surcroît, la plus grande opacité les caractérise. Des témoignages de personnes retenues sont à lire sur le blog du collectif A bas les CRA. L’Observatoire citoyen du CRA de Rouen-Oissel partage aussi d’édifiants rapports.